[Re]passeurs de rêve, La Corne d’Or, 2021 - Abbaye de Jumièges, 2022
Installation évolutive, estampes et sculptures de papier

Installation pour l’exposition inaugurale du dispositif De Visu #6 à l’Abbaye de Jumièges en décembre 2022

Lors d’une résidence à La Corne d’Or en 2020 et 2021 dans le cadre de Normandie Impressionniste, avec un groupe de personnes en situation de handicap, nous sommes partis en observation de notre environnement : le ramassage des feuilles a pris un sens inhabituel, grâce à un jardinier qui a transformé cette activité quotidienne en spectacle ; de même le repassage du linge est devenu un rituel pittoresque. Ces rencontres, ces rituels revisités m’ont inspirée une épopée plastique autour de la feuille : dessiner, imprimer, raviver les feuilles ; ramasser, remplir, déverser les feuilles ; froisser, repasser le linge, les estampes, les feuilles. Les Repasseuses de Degas, Les Raboteurs de Caillebotte m’ont accompagnée dans ces rituels où les gestes de repasser le linge, de raboter le parquet ou d'imprimer les estampes sont les mêmes. Je me suis servie d’un fer à repasser pour imprimer l’œuvre Refaire surface constituée d'estampes froissées et cousues. Cette grande nappe de papier fait écho aux toiles de parachute de Rauschenberg dans Antic Meet de Merce Cunningham. La danseuse Katia Petrowick met en mouvement les œuvres de l’installation, notamment Peau de papier (estampes froissées et cousues, 500 x 700 cm) dans la vidéo Refaire surface de Philippe le Guillou — Voir la vidéo

L’installation évolue pour l’exposition inaugurale du dispositif De Visu #6 à l’Abbaye de Jumièges : les œuvres de papier qui ont été portées et abimées lors de performances dansées, sont à chaque déchirure rapiécées avec des pièces de satin de soie. Cette manière de soigner ce qui a été abimé rappelle la tradition japonaise appelée tsukuroi qui consiste à réparer, raccommoder et sublimer les vêtements tout en mettant en valeur les traces d’usure et d’imperfection.



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