Icônes ordinaires/ gravures domestiques
Pointe sèche sur cartons d’emballages

Je récupère, collectionne des emballages alimentaires et de soins corporels que j'ouvre pour les graver en suivant le processus de la gravure traditionnelle. C'est durant ma résidence à la Fabrique des Arts (avec des ateliers ouverts aux patients de l’hôpital psychiatrique de Denain) en 2006-2007 (avec l’association Interleukin’) que j’ai commencé à développer cette technique de gravure en me servant de ces rebuts comme de matrices. Celles-ci fragiles et éphémères, ne résistent pas à plus d’une ou deux impressions (et si cette deuxième impression a lieu je modifie alors cette matrice).

Lorsque je déploie mes boîtes d’emballages il s’agit d’abord de les observer afin qu’elles m’inspirent. Je cherche les éléments que je vais prélever, ceux auxquels je vais m’attacher pour glisser de l’ordinaire à l’intra-ordinaire (intrusion dans l’ordinaire). Puis j’incorpore des dessins anatomiques à la surface du packaging comme pour redonner du corps à ce qui se trouve dépourvu de contenu. Sur ces surfaces se dessinent alors des corps multiples en métamorphose. L’intérieur se mêle à l’extérieur et l’intime au public. Cela produit des séries de gravures uniques qui se génèrent entre elles.

Mes nouvelles impressions d’après emballage évoquent les icône religieuses tant par la structure que par les couleurs et questionnent la notion de sacré à travers le rebut et l’ordinaire.